mercredi 16 décembre 2015

L'oeuvre de la semaine

Aujourd’hui quelques artistes qui revisitent des objets du quotidien.

Meret Oppenheim, le déjeuner en fourrure, 1936
Avec cette objet surréaliste, l'artiste provoque une sensation de dégoût. On s'imagine porter à la bouche cette tasse et cette cuillère couvertes de fourrure. Pourtant les deux éléments (tasse et fourrure) sont chacun associé à une sensation de toucher agréable. C'est leur combinaison qui crée le rejet.
L'artiste illustra parfaitement le principe surréaliste, emprunté au Comte de LautréamontBeau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie

Jasper Johns,  Flag, 1966
En 1955-58, Jasper Johns réalise ses premières cibles et ses premiers drapeaux. Les spectateurs se demandent perplexe, devant ces objets plats, peints à l'encaustique, qui re-presente ce qu'ils sont, la toile s'identifiant au drapeau, objet plat, familier, si ce sont des ready-made d'un nouveau type, des images de drapeaux ou des peintures abstraites géométriques.
Jasper Johns étonne d'abord le spectateur, l'obligeant à examiner pour la première fois les qualités visuelles d'un objet banal qu'il n'avait jamais pris le temps de regarder.
Là où Duchamp aurait choisi de montrer un drapeau (ready-made), Jasper Johns le peint minutieusement, presque laborieusement. Il n'est plus là question d'une peinture iconique mais d'une peinture objet dont la fonction n'est plus la représentation mais la présentation.
(texte adapté de l'ouvrage de Robert Rosenblum sur Andy Warhol)




"Claes Oldenburg, né en 1929 à Stockholm, installé à New York, est un artiste sculpteur du pop art. Il aime s’inspirer des objets du quotidien. Il transforme les objets du quotidien en sculptures molles alors qu’à l’origine, ces objets ont comme particularité d’être dans un état solide, comme exemple on peut citer l’interrupteur. La plupart de ses sculptures sont extrêmement grandes, grosses et hautes, comme des monuments géants qui ne sont pas forcément des sculptures molles. Son travail exerce une influence sur l’art contemporain.
Les œuvres de Claes Oldenburg illustrent la banalité, la vulgarité et l’instabilité des valeurs de la société urbaine. La nourriture apparaît dans son travail, de manière récurrente. Cela révèle un désir lié à la consommation."
(source ici)
Claes OldenburgGiant Fagends, 1967, Canvas, urethane foam, wire, wood, latex, and melamine laminate 

Claes OldenburgSoft Toilet, 1966. Wood, vinyl, kapok fibers, wire, and plexiglass on metal stand and painted wood base
Claes Oldenburg, Giant BLT (Bacon, Lettuce, and Tomato Sandwich), 1963

"Le Ballet mécanique est un film expérimental dadaïste post-cubiste français de Dudley Murphy et de Fernand Légerréalisé en 1924 d'après le ballet au titre homonyme du compositeur américain George Antheil.
Le film est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de cinéma expérimental et est le premier film sans réel scénario." (wikipedia)

Ce film de 16 minutes est une succession absurde d'images, parfois abstraite, dont beaucoup sont réalisés à partir d'objets, parfois transformés et fragmenté à l'aide de caches, miroirs ou reflets.
L'objet à une place très importantes, de même que le corps et la machine, reprenant des préoccupation cubistes, dadaïstes, futuristes et constructivistes, annonçant même le pop art pour son rapport au quotidien.
En isolant des objets seuls (chapeaux, bouteilles) sur fond noir, le film les rend monumental, par le jeu de la projection, comme le fait Oldenburg avec ses sculptures dans l'espace publique.
En ce sens ce film est un lien entre deux artistes du programme, Oldenburg et Bill Viola. C'est donc une piste de travail non négligable.

Un très bon article sur le film en suivant ce lien
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/leger/balletmecanique.htm



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