vendredi 4 octobre 2013

L'oeuvre de la semaine....

...Où il est question de composition et de lisibilité...
Léonard De Vinci, dessins anatomiques, 1510 pierre noire et encre sur papier
 Dans le Dictionnaire de la Renaissance Italienne, J. Hale souligne que, chez Léonard de Vinci, le dessin est "la clef de son analyse scientifique du réel".  C'est ensuite avec sa peinture qu'il réalise la synthèse de ses connaissances.
Avec ses carnets de dessins qu'il transporte toujours avec lui pour réaliser des études d'après nature en extérieur (plantes, visages, paysages...), Léonard de Vinci est le premier artiste de la Renaissance à mettre véritablement en oeuvre, dès 1473,  les conseils d'Alberti sur le dessin d'observation dans son traité de peinture (1436).
Léonard De Vinci, dessins anatomique (étude de cadavre), 1510-1515, sanguine, encre et pierre noire sur papier
Les planches anatomiques articulent différentes vues du sujet étudié ainsi que des notes manuscrites s'y rapportant. Elaborées en vues de la publication d'un traité d'anatomie, ces planches sont d'une grande valeur plastique et scientifique.
Ce qui est novateur chez Léonard De Vinci, c'est que le dessin n'est plus illustration du texte mais forme autonome informant avec clarté d'un constat physique ou biologique.
C'est que l'artiste ne se suffit pas d'une étude fidèle d'un objet singulier mais cherche à en comprendre l'essence par la multiplication des observations, pour proposer un dessin "générique" qui serait la forme "idéale" de cet objet.
Par cet esprit de synthèse au travers du dessin, Léonard De Vinci ouvre la voie des représentation scientifiques qui sont encore d'actualités aujourd'hui.

Les dessins de Léonard De Vinci ici (excellente qualité)

Raoul Haussmann, ABCD (portrait de l'artiste), 1924, collage
Raoul Haussmann, propose avec le collage ABCD, une oeuvre qui se veux à la fois manifeste et portrait du mouvement artistique Dada. Par l'utilisation du collage et l'explosion de la composition, les dadaïstes voulait en finir avec la peinture illusionniste et proposer des oeuvres dont la portée plastiques et poétique serait plus ouverte et plus en phase avec la réalité quotidienne.
Mais si la juxtaposition des éléments semblent anarchique, elle n'est pourtant pas due au hasard...
Par exemples les tickets pour le jubilé de l'empereur, en haut, soulignent les contestations politiques de dada. Le rouage (ou diaphragme d'appareil photographique) sur l'oeil signale une capacité à voir autrement la réalité. L'autoportrait photographique déclame un poème phonétique récité lors d'une performance Dada. le mot Merz fait allusion à une expositions réalisée avec son ami l'artiste Kurt Schwitters...
Ainsi par l'assemblage de fragments du réel, l'artiste constitue un portrait souvenir de l'activité dad et de lui même, au début des années 20.

Des ressources sur Raoul Haussmann (Centre Beaubourg) ici
Ci dessous deux poésies sonores de l'artiste


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